L’histoire extraordinaire de François Vatel, maître d’hôtel au siècle du roi soleil
Né à Paris en 1631, François Vatel meurt le matin du 24 avril 1671.
Mais qui était Vatel ?
D’origine suisse et de son vrai nom Fritz Karl WATEL. Il était maître d’hôtel et non pas grand maître culinaire comme il est souvent rapporté. Il n’y a en effet aucune preuve authentique que Vatel fut cuisinier ; il n’a créé aucune recette.
Sa vie est marquée par deux fêtes.
Celle du 17 août 1661, à Vaux-le-Vicomte, qui vit la disgrâce du maître des lieux, le surintendant Fouquet.
Puis, dix plus tard le 23 avril 1671, le Prince de Condé confia à Vatel la tâche d’organiser une fête en l’honneur de Louis XIV avec trois mille invités.
Pendant trois jours, la fête orchestrée par Vatel bat son plein à Chantilly. Cette réception consacra le retour en faveur du Grand Condé après sa participation à la Fronde.
L’histoire
Le matin du troisième jour, un retard dans la livraison de poisson laisse croire à Vatel que les poissons nécessaires au festin ne seront pas livrés.
Après avoir déclaré : « Je ne survivrai pas à cet affront-ci », il gagne sa chambre, met son épée contre la porte et appuie son poids tout entier au niveau du cœur. Peu de temps après les paniers de poissons arrivent…
Vatel s’est tué sans raison réelle : trop d’orgueil et manque de patience !
Louis XIV, dit le Roi-Soleil, informé par Monsieur le Prince, se montre affligé d’un tel sens de l’honneur mais la fête n’en continue pas moins jusqu’à son terme…
Si Vatel a une renommée aujourd’hui tant étendue, c’est parce que Mme de Sévigné relate les conditions de sa mort à Mme de Grignan. C’est le seul document authentique qui mentionne le nom de Vatel :« Mais voici ce que j’apprends en entrant ici, dont je ne puis me remettre, et qui fait que je ne sais plus ce que je vous mande : c’est qu’enfin Vatel, le grand Vatel, maître d’hôtel de Mr Fouquet, qui l’était présentement de Mr le Prince, s’est poignardé ».
Mourir pour des poissons, voilà une idée bien singulière.
L’histoire de Vatel a été portée au cinéma en 2000. Tu peux la louer !
Fouquet : Nicolas Fouquet (1615 -1680), surintendant des finances de Louis XIV lorsqu’il était mineur. Il devient fabuleusement riche. Protecteur des arts et des lettres s’entoure il d’une petite cour d’écrivains comme Molière, La Fontaine,
Madame de Sévigné ou Madame de Scudéry.
Le soupçonnant de malversations, le jeune roi,
conseillé par Colbert, donne ordre de l’arrêter en 1661.
Prince de Condé :
Louis II de Bourbon-Condé
dit le Grand Condé,
(1621-1686), premier prince
du sang, connu d’abord
sous le titre de duc d’Enghien.
Madame de Sévigné : Marie de Rabutin-Chantal, baronne de Sévigné, dite la marquise de Sévigné, (1626 – 1696) est une épistolière (femme qui écrit des lettres) et une romancière pour enfant française.
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6 Réponses à “L’histoire extraordinaire de François Vatel, maître d’hôtel au siècle du roi soleil”
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Ma mère disait toujours que »Louis XIV a bien failli attendre » je pensais que cette Phrase venait du fait que « la marée n’arrivait pas » lors du festin organisé par VATEL alors que c’est une citation : LOUIS XIV a bien falli attendre son carosse
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Merci à Marc et à Romain des précisions intéressantes qu’ils apportent.
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Pour compléter la recherche de Marc,la crème chantilly n’a pas été inventée par Vatel. Beaucoup de personnes le pensent. Mais cette recette existait déjà sans être connue. Grâce à la renommée de Vatel, le monde entier l’a decouverte. Et donc, on a attribué la création de la crème chantilly à Vatel. Voila bonne journée à tous!
Romain
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merci beaucoup pour ces infos ,j’avais une recherche a faire sur vatel et ça m’a bien aidé
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Merci pour ce morceau d’histoire sur ce grand maître d’hôtel, je ne connaissais pas tout ça !
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Bonjour, je viens de lire l’article sur Vatel et je voulais apporter quelques précisions. Il est vrai que Vatel n’a pas laissé de recettes écrites à la postérité (excepté la crème chantilly inventée à Vaux le Vicomte), mais il me semblait que le maître d’hôtel, à l’époque, ne se contentait pas d’organiser les fêtes. Il composait les menus (pas les chefs cuistots comme aujourd’hui) et ordonnait les recettes qu’il fallait suivre pour cuisiner. Les cuisiniers de l’époque n’étaient que des exécutants qui se pliaient aux ordres du maître d’hôtel. C’est pour cette raison qu’il s’est suicidé. S’il y avait eu un chef tel qu’on l’entend de nos jours, ce serait lui qu’on aurait cherché pour prendre livraison de la marchandise… De même, la gastronomie française a été codifiée par Vatel, du dressage des tables, au service, en passant par le dressage des plats et certaines règles de bienséances. Sa vie ne s’est pas limitée a deux fêtes.
Il est amusant de constater que c’est souvent sur les sites de cuisine que la qualité de cuisinier de Vatel est remise en cause… Je sais que je n’apporte aucune preuve mais je crois bien que c’était uniquement dans les restaurants que le chef cuisinier était à la baguette. Dans les grandes maisons bourgeoises et nobles, c’était le maître d’hôtel.
A creuser, donc…
Marc.