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Le monstre du Chutney |

Le monstre du Chutney

Le monstre du chutney, illustration de pévé

À l’auberge du Cap’taine Cooking, on ne parlait plus que de ça.
Aucun de ceux qui prétendaient pouvoir dresser son portrait-robot ne l’avait vu.
Tous parlaient par ouï-dire, colportaient des on-dits et se répandaient en billevesées aussi fantaisistes les unes que les autres. Aucun d’eux cependant ne se refusait le plaisir d’assortir ses descriptions de précisions et de détails qui donnaient une fausse crédibilité à leurs propos.

Les clients du Cap’taine Cooking se divisaient en deux camps.
D’un côté les grincheux, les fâcheux et les pisse-vinaigre. De l’autre côté, les curieux, les joyeux et les gourmands.

Les premiers affirmaient que le monstre du Chutney était le diable en personne déguisé en mélange difficilement identifiable de fruits et d’épices, de sel et de sucre, envoyé aux hommes pour les soumettre à la tentation et leur faire commettre l’abominable péché de gourmandise. Pour eux, ce Chutney, c’était l’enfer lui-même.

Les seconds ne voyaient là que raisons de se réjouir en se laissant porter par le plaisir des sens et en offrant au plus subtil d’entre eux les onctuosités du Chutney. Pour ceux-là, le Chutney, c’était le paradis.
Les plus gourmands prétendaient qu’un bon Chutney c’est tous les saints qui vous descendent dans la gorge en culotte de velours.

On ne les aurait jamais mis d’accord si le Cap’taine Cooking, coiffé de sa haute toque blanche, n’avait mis fin aux rumeurs les plus folles en annonçant qu’il avait retrouvé le secret du Chutney et que tous ses clients et amis pourraient bientôt se faire une opinion par eux-mêmes.


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